La réforme Fouchet-Capelle débouche sur le décret n°
63-793 du 3 août 1963 qui promeut la construction d'une nouvelle entité
éducative le Collège d'Enseignement Secondaire (CES) composée de trois
cursus scolaires en fonction des niveaux des élèves. Trois types d'enseignants
s'y côtoient dans les filières spécifiques. La loi Haby du 11 juillet
1975, balaie la disposition pour un enseignement unique jusqu'en troisième
et l'on revient alors à l'appellation de collège unique qui ne fera que
décevoir car la mixité sociale et la diversité des niveaux des élèves
font que les résultats au final sont très contrastés. Les élèves doués
caracolent, les élèves en difficulté échouent...
Quoiqu'il en soit, la municipalité du Relecq-Kerhuon propose un terrain
vague en limite d'un quartier résidentiel rue de Kériguel que le recteur
d'académie de l'époque avait repéré durant un séjour. Les plans du futur
collège s'élabore en 1964 mais la première rentrée scolaire ne se fera
qu'en 1969 avec pour directeur Monsieur Vidal. Au regroupement des élèves
de l'école publique de la commune du Relecq-Kerhuon, s'ajoutent les élèves
de Guipavas et de Plougastel pour un total de 600 élèves jusqu'à ce que
Guipavas et Plougastel aient leur propre collège.
Après les événements de mai 1968, les municipalités de gauche exultent
avec des écoles neuves progressistes réfutant l'autorité professorale
et valorisant l'essor individuel de l'élève par un encadrement enseignant
ayant abandonné la punition corporelle au bénéfice d'une pédagogie incitative.
Depuis « toujours » le Relecq-Kerhuon (jusqu'en 1983) est une municipalité
de gauche qui dénigre tout ce qui émane de l'esprit clérical et sa propension
à défendre l'enseignement autoritaire où l'élève est invité à se plier
à une discipline de fer. A l'époque, Mr le Maire, Julien Quéré, ses prédécesseurs
comme ses successeurs, savent la dureté qui forge la réputation du collège
St Pierre. Le nouvel outil éducatif qu'est le CES est sensé donner une
leçon de modernité avec de surcroît la gratuité en prime pour les parents.
L'école républicaine pour tous.
A ce titre, la nouvelle voie ouverte pour accéder au collège est la rue
Jean Zay. Un ministre de l'éducation nationale réformateur de gauche assassiné
par la milice réactionnaire de droite en 1944. Tant qu'à jouer du symbole
!
Il ne faudra pas cinq ans pour comprendre que la formule du CES malgré
ses différents niveaux n'obtient pas l'excellence des 100% de réussite
au BEPC (Brevet d'Etude du Premier Cycle du second degré) du collège St
Pierre. Le CES de Kériguel déçoit des parents qui avant que leurs enfants
ne fassent naufrage, sans être religieux nécessairement, inscrivent en
urgence leurs progénitures dans les écoles privées dont le collège St
Pierre pour les garçons et ceci sachant la réputation de rudesse des enseignants.
Plus le CES s'enlise, plus St Pierre brille avec des relais de satisfaction
dans la bourgeoisie de Brest. Les bienfaits de l'éducation traditionnelle
rugueuse sont complimentés dans les salons. La modernité de la laïcité
est battue en brèche, voire dénigrée outrageusement. Le cours magistral
catho triomphe.
Ce relatif échec du CES (les bons élèves s'en sortent très bien) et l'humilité
que les municipalités de gauche doivent arborer durant des décennies participe
à l'entretien de la discrétion à propos de l'enseignement privé et de
ses débords. La violence qui réussit est à cette époque une qualité de
service indiscutable pour le futur bien-être des élèves à nouveau en progrès
significatifs. Les moyennes le prouvent : passables au CES, bonnes à excellentes
à St Pierre. La messe est dite pour la reconnaissance éternelle à l'égard
de l'école privée locale bien moins dilettante que la chienlit soixante-huitarde
du CES.

Le collège
Fondateur de l'école St Pierre • L'histoire du collège St Pierre • Le directeur • Sous-directeur • Le recrutement • Les professeurs • La mixité • Le silence des élèves • Le plaisir dans la violence • Le directeur des collèges • Responsabilités des parents • Témoignage • Victimes
Institution religieuse
Communiqué de presse • Dissimulations des autorités religieuses • Déclarations imprudentes • Les institutions savaient • Direction de l’Enseignement catholique • Autonomie de l'enseignement privé • L'Eglise pardonne
Le contexte
Mai 1968 • L'histoire du Relecq-Kerhuon • Le CES insatisfaisant • Palmes académiques • La presse muette • Avis maladroits
La législation
Déccret 1887 • Loi 1959 • Décret 2025 • Le parquet de Brest • Les suites judiciaires attendues • L'anonymat obligé • L'audition par la commission d'enquête • Les établissements coupables