Quelques victimes des violences et des maltraitances de la part des enseignants du collège de Saint Pierre du Relecq-Kerhuon ont témoigné des préjudices qu'ils ont subit et des conséquences sur leurs vies d'adulte. Pour certains l'échappatoire passe par l'alcool, la drogue, les médicaments... Pour d'autres un désir de vengeance inassouvi... D'autres encore évoquent les troubles du sommeil, les difficultés de communication suite à un long silence, les envies de rébellion équivoque...
Ces enfants maltraités se sont-ils insérés dans une vie sociale adaptée ? Parents à leur tour, ont-ils été laxistes à l'égard de leurs propres enfants pour éviter de reproduire ce qu'ils avaient vécu ? Au contraire, ont-ils versé dans la maltraitance ?
Chacun sa souffrance, enfouie ou béante, sournoise ou tapageuse...
Il y a les souffrances qui portent un nom assurément. Il y a aussi les souffrances vagabondes, alternatives, silencieuses, de celles dont les mots se méfient tant le discernement est mis à rude épreuve.
Le refus de l'autorité d'où qu'elle vienne, y compris dans la vie privée.
La solitude dans la vie puisque une autorité créditée de toutes les valeurs morales a enseigné la soumission aveugle et indifférenciée. Une solitude confortée par l'inertie parentale qui s'est faite complice d'un lavage de cerveau. Les parents prévus pour aimer et qui aux moments les plus cruels se sont liés avec les tortionnaires pour obtenir par la force les résultats scolaires escomptés dignes de leur orgueil. Sans oublier cet étrange Dieu d'amour, qui met ses enfants à genou pour recevoir des coups...
Les élèves maltraités ont fait l'apprentissage de l'indignité à l'âge où les rêves sont les plus beaux. Indignes d'être bons élèves, indignes des parents couvant une forte déception comme on couve une forte fièvre.
Puisque tous ceux qui devaient les élever vers le haut, n'ont eu de cesse de rabaisser le moindre espoir de considération, naît alors un désintérêt pour la vie, l'abandon de toute force pour se battre et faire valoir ses droits ou simplement son vœu de vivre sans qu'aucun n'oriente la moindre trajectoire. La liberté d'exister est floue tant le sens manque. L'envie d'être loin de tout pour ne rien risquer ou pour ne rien restituer par haine. Le grand vide de l'insécurité, par qui va-t-on être bafoué ?
La plus belle des victoires des bourreaux, quels qu'ils soient, est l'accoutumance à la déchéance, le trouble installé entre plaisir et déplaisir dans la douleur physique et morale, la fascination malsaine envers le châtiment dans une grande fresque d'incommunication...
La seule heureuse dans l'histoire de la violence est l'indifférence, générale dans le cas des victimes du collège St Pierre.

Le collège
Fondateur de l'école St Pierre • L'histoire du collège St Pierre • Le directeur • Sous-directeur • Le recrutement • Les professeurs • La mixité • Le silence des élèves • Le plaisir dans la violence • Le directeur des collèges • Responsabilités des parents • Témoignage • Victimes
Institution religieuse
Communiqué de presse • Dissimulations des autorités religieuses • Déclarations imprudentes • Les institutions savaient • Direction de l’Enseignement catholique • Autonomie de l'enseignement privé • L'Eglise pardonne
Le contexte
Mai 1968 • L'histoire du Relecq-Kerhuon • Le CES insatisfaisant • Palmes académiques • La presse muette • Avis maladroits
La législation
Déccret 1887 • Loi 1959 • Décret 2025 • Le parquet de Brest • Les suites judiciaires attendues • L'anonymat obligé • L'audition par la commission d'enquête • Les établissements coupables